Les Alpes suisses (3ème série) by Eugène Rambert

Les Alpes suisses (3ème série) by Eugène Rambert

Auteur:Eugène Rambert
La langue: fra
Format: mobi
Tags: Essai Nouvelles / Montagne Alpes
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2016-09-08T22:00:00+00:00


II

ROTHENTHURM

Près de cinq siècles s’écoulent. Nous sommes à la fin d’avril 1798. De nombreuses milices se pressent sur tous les chemins où nous venons de voir passer Léopold et ses corps d’armée ; mais elles marchent en sens inverse, et ce sont des milices confédérées. Deux mille hommes environ, la plupart Unterwaldiens, remontent la vallée de Sarnen, que Strassberg avait ravagée, et vont se poster au Brunig, prêts à envahir le Hassli. La ville de Lucerne, d’où était partie l’expédition du lac, est menacée par divers corps, entre autres par celui d’Aloïs Reding, de Schwytz. Une colonne d’environ 1500 hommes, sous les ordres du colonel Andermatt, part de cette même ville de Zug, où Léopold avait campé la veille de la journée du Morgarten, et se dirige vers la Haute-Argovie, du côté de Mûri et de Bremgarten. Enfin un quatrième corps d’armée, un peu plus fort que le précédent, débouche au nord, du haut plateau d’Einsiedeln et menace les bords du lac de Zurich, surtout Rapperschwyl. Il est commandé par un officier glaronnais, le colonel Paravicini. Ce sont les hommes de Glaris, de Sargans, de Gaster, d’Uznach, etc. Pourquoi toutes ces troupes en mouvement, et quel est l’ennemi qu’elles vont chercher aux quatre vents des cieux ? Il ne s’agit plus de l’Autriche, surtout il ne s’agit plus de cavaliers bardés de fer. L’ennemi que vont chercher les confédérés est la plus aguerrie peut-être des armées de l’Europe ; c’est une de ces terribles armées que la révolution française envoie chez ses voisins pour les convertir à la liberté. Elle a pour chef Schauenbourg, et déjà sa mission est presque entièrement accomplie. Les anciennes aristocraties de Berne, de Fribourg, de Soleure, de Zurich, etc., sont tombées tour à tour. Il existe une république helvétique, une et indivisible ; elle a un directoire qui siège à Aarau, et elle s’appuie sur les 30000 baïonnettes de Schauenbourg, pour le moment disséminées sur toute l’étendue du plateau suisse, de la Sarine à la Limmat, et même jusqu’à la Thour. Les hommes des petits cantons ne se sont point laissé séduire par les belles paroles des Français ; ils les ont vus à l’œuvre ; ils savent que leur manière de convoquer les peuples à la liberté est de leur imposer des lois, et l’exemple de Berne leur a appris ce qu’il en coûte pour être affranchi par la grande république. Ils ont d’ailleurs leur liberté à eux. Leur vieille liberté, et dans leur candeur de montagnards ils la préfèrent à celle qu’on leur apporte de Paris. On les a sommés d’adhérer à la république helvétique, une et indivisible ; ils ont refusé, et c’est pourquoi ils sont en route. Ils n’ont pas de chef unique ; mais ils sont dirigés par un conseil de guerre, qui ne songe à rien moins qu’à chasser les Français du sol de l’Helvétie. La colonne du Brunig doit descendre dans l’Oberland et marcher sur Berne, c’est l’aile gauche. Les troupes que commandent Andermatt et Paravicini forment l’aile



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